Béton à impact réduit

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Quel béton pour demain ?


Le béton, matériau de construction omniprésent dans notre vie quotidienne, joue un rôle clé dans le secteur de la construction. Sa production traditionnelle est cependant souvent associée à une empreinte carbone significative. Pour répondre aux défis environnementaux actuels, de nombreux chercheurs, ingénieurs et entreprises du monde entier se sont engagés dans la création de bétons bas carbone. Etat lieu sur le béton à impact réduit et ses enjeux.

AU SOMMAIRE:

Béton à impact réduit : de quoi parle-t-on ?

Le terme béton « bas carbone » est plus largement utilisé mais ne fait pas l’objet d’une définition officielle s’appuyant sur un cadre normatif ou réglementaire. Ces bétons doivent répondre aux seuils de la RE 2020. Ils correspondent à des bétons qui, pour des propriétés, des performances, des qualités d’usage et une durabilité équivalente à celles d’un béton de référence, génèrent des émissions de gaz à effet de serre inférieures à celles de celui-ci.

Pierre Antoine d'Argento
Délégué Régional Centre EstDélégué Régional Centre Est
Syndicat National du Béton Prêt à l'Emploi (SNBPE)

Pierre Antoine d’Argento

Délégué régional Centre Est du Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi (SNBPE)

La filière est en ordre de marche

“Nous avons un véritable rôle de chercheurs mais aussi de démonstrateurs à jouer pour montrer notre capacité à répondre aux exigences et à poursuivre la feuille de route.


“En matière de béton, la France a toujours été pionnière avec le Japon et les Etats-Unis. Aujourd’hui, quasiment toute la filière peut fournir du béton bas carbone avec une offre répartie sur tout le territoire. Depuis la RE 2020, la difficulté reste plutôt dans la demande. S’ajoutent les événements internationaux que nous avons vécu ces dernières années, l’impact sur le prix des matières premières, tout le processus a été ralenti même si nous restons dans les starting-blocks. Lyon reste pourtant un véritable laboratoire du bas carbone. Les acteurs de la filière sont aujourd’hui capables de proposer des solutions en lien avec leur ancrage territorial. Les solutions sont hétérogènes selon la géologie des territoires. La RE 2020 a été un réel accélérateur pour mettre en avant les solutions qui étaient déjà en gestation dans les services R&D. Avec l’obligation de respecter les seuils, la demande devient croissante.

Suivre la feuille de route 2030

Nous avons des produits qui sont émetteur de gaz effet de serre. Nous avons cherché à baisser le seuil des produits, travaillé sur nos émissions de CO2 pour franchir les seuils de la RE 2020. Les ciments étaient déjà assez bas carbone mais ne répondaient pas à toutes les exigences de chantiers avec des contraintes d’utilisation, notamment l’hiver. De nouveaux liants ont été expérimentés et la formation même des bétons a été retravaillée. Les process de fabrication ont été revus pour répondre à toutes les exigences des chantiers. La mise en place de nouveaux contrats d’énergie et une utilisation maîtrisée du matériel roulant a été mis en place . Nous avons à jouer un véritable rôle de chercheur mais aussi de démonstrateur pour montrer la capacité de répondre aux exigences et de poursuivre la feuille de route jusqu’en 2023. C’est un véritable enjeu de filière et de métier. La première préoccupation a été de répondre à la RE 2020 tout en démontrant que nos solutions étaient aussi bien dans le focus. En 2025, nous passerons les seuils et sommes à la recherche de solutions moins impactantes”.

Deux centres techniques mondiaux
sur le territoire

Deux centres techniques mondiaux (Vicat et Lafarge) sont implantés sur notre territoire ce qui positionne Lyon et sa région comme tête de pont et laboratoire du béton à impact réduit.  

Laure Helard

Déléguée générale France Ciment.

“ Diminuer par deux les émissions du ciment, d’ici 2030 ” 

Un ciment décarboné, partie intégrante de la transition écologique, est possible avec la réduction de moitié des émissions du secteur dès 2030, par rapport à 2015.

France Ciment, (anciennement Syndicat Français de l’Industrie Cimentière) a dévoilé, le 25 mai, sa nouvelle feuille de route pour répondre aux grands enjeux de décarbonation. 

Objectif : des émissions diminuées par deux dès 2030 et une accélération de la décarbonation des process. Un moment charnière pour l’industrie française du ciment. Le point avec Laure Helard, Déléguée générale de France Ciment.

Votre feuille de route 2030 annonce une trajectoire ambitieuse. Quels sont les leviers d’actions? 

“ L’industrie cimentière est engagée dans une profonde transformation pour répondre aux grands enjeux de décarbonation et de souveraineté industrielle. Un scénario ambitieux qui vise -50 % d’émissions dès 2030, en accélérant la décarbonation des process. Cette nouvelle feuille de route fixe le cap pour une industrie française du ciment décarbonée et compétitive, partie intégrante de la transition écologique. Ses objectifs sont ambitieux et reposent sur deux piliers : d’une part l’accélération des solutions de décarbonation déjà existantes et d’autre part le déploiement des solutions de captage du carbone, inhérent à la fabrication du ciment. Les leviers d’actions existent bien évidemment déjà, et nous allons aller plus vite et plus loin. Les investissements sont en cours avec des réalisations concrètes sur plusieurs sites, soit pour moderniser le process et améliorer l’efficacité énergétique, soit pour ouvrir de nouveaux ateliers et produire des substituts au clinker.

Le captage du CO2 , une nécessité

Deuxième levier :  le déploiement des solutions de captage du carbone inhérent à la fabrication du ciment. 2/3 des émissions de l’industrie cimentière sont liées à la cuisson du calcaire et de l’argile. Pour « s’attaquer » à ces émissions, le déploiement des technologies de captage, stockage et valorisation du CO2 (CCS et CCU) est incontournable. Dès 2030, le secteur pourrait capter 2,4 MT de CO2 (non biogénique), soit 40 % du potentiel de carbone qui serait capté à terme en 2050. Une fois ce CO2 capté, il sera soit stocké ou utilisé pour d’autres applications, par exemple dans la fabrication de produits à valeur énergétique et en particulier de carburants synthétiques (e-fuels). ”.

Source France Ciment

L’industrie cimentière est-elle prête pour cette accélération ?

Techniquement, l’industrie cimentière est prête, et les industriels investissent massivement. La feuille de route de décarbonation du secteur cimentier trace un chemin ambitieux, réaliste qui s’accompagne de prérequis, notamment, l’accès à une électricité décarbonée et compétitive. Sans un soutien clair du gouvernement, la filière française du ciment pourrait bientôt se trouver en perte totale de compétitivité face à des importations de ciments ne devant pas faire face aux coûts de la décarbonation. Il appelle au développement de solutions de financement innovantes adaptées à cette nouvelle donne.”

  • Sur les 10 MT de CO2 émises chaque année par le secteur du ciment, soit 2% des émissions de la France, les 2/3 sont inhérentes à la fabrication du clinker (composant carboné du ciment).
  • La teneur en clinker des ciments français réduite à 62 % en 2050 (vs. 75 % en 2021 et 68 % en 2030) 

Zoom sur des bétons expérimentaux…

  • Du béton Géopolymère
    Les bétons géopolymères sont un complément au béton traditionnel. Ils utilisent des matières premières alcalines, telles que la silice et l’alumine, pour activer les réactions chimiques responsables de la prise du matériau. Les bétons géopolymères peuvent avoir une empreinte carbone plus faible que le béton Portland, et leur durabilité les rend adaptés à une gamme d’applications de construction.
  • Un Béton à Base de Déchets ?
    Une autre approche innovante consiste à utiliser des déchets comme matériau de base pour la production de béton. Des matériaux tels que les déchets de verre, les déchets de construction recyclés (béton de granulats récyclés ), ou même les coquilles d’huitres sont intégrés dans le béton pour réduire l’utilisation de ressources naturelles et minimiser les déchets.

Responsabilité élargie du producteur

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Les produits ou matériaux de construction du secteur du bâtiment opérationnels

Responsabilité élargie du producteur

AU SOMMAIRE:

Depuis le 1er janvier 2023, la Responsabilité élargie du producteur (REP) des produits ou matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB) est entrée en vigueur. Basée sur le principe « pollueur-payeur », elle oblige les producteurs à être responsables de l’ensemble du cycle de vie de ces produits, depuis leur conception jusqu’à leur fin de vie. 
Au 1er mai, la REP PMCB est désormais rentrée dans sa phase opérationnelle avec l’adhésion obligatoire à un éco-organisme pour les metteurs sur le marché de matériaux. 


La REP c’est quoi ?

​​Le principe de la REP est inscrit dans la loi à l’article L541-10 du Code de l’environnement qui précise que peut être fait obligation à toute personne physique ou morale qui élabore, fabrique, manipule, traite, vend ou importe des produits générateurs de déchets ou des éléments et matériaux entrant dans leur fabrication, […], de pourvoir ou de contribuer à la prévention et à la gestion des déchets qui en proviennent (…)”.


DANS LE DETAIL
Les objectifs de la REP PMCB

La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC) a prévu la mise en place d’une filière REP pour le produits et les matériaux de construction du secteur du bâtiment en vue de :

  • Réduire les dépôts sauvages en améliorant la collecte par la reprise sans frais des déchets, la densification du maillage des points de collecte, et l’amélioration de la traçabilité ;
  • Prévenir la saturation des décharges par le développement du recyclage matière ainsi que du réemploi et de la réutilisation.

En pratique, les producteurs adhèrent à un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics. Ils lui transfèrent cette obligation en échange d’une contribution financière (l’éco-contribution) basée sur les quantités de produits mis sur le marché. C’est l’éco-organisme qui organise alors notamment la gestion des déchets issus de leurs produits en fin de vie. 


ECOMINERO
Un éco-organisme créé par la filière minérale

Être en ordre de marche pour le régime de la responsabilité élargie du producteur et la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. C’est avec cet objectif précis que les les syndicats professionnels (FIB, Routes de France, SFIC, SNBPE, SNROC et UNPG) et 25 entreprises de toutes tailles des industries du béton prêt à l’emploi, des produits en béton préfabriqué, des granulats, du ciment, de la pierre de construction, des tuiles et briques et des enrobés ont créé Ecominéro.
Sa mission : proposer des solutions optimisées et adaptées pour la reprise des déchets inertes, sur l’ensemble du territoire.
Comment ? En travaillant sur le maillage territorial, la traçabilité des déchets et la sensibilisation aux bonnes pratiques mais aussi en apportant un soutien aux collectivités locales pour le ramassage et le traitement des déchets abandonnés.
Aujourd’hui, Ecominéro compte 34 actionnaires. Un engagement de toute une filière qui souhaite créer une réelle opportunité pour contribuer au développement de l’économie circulaire dans le secteur du bâtiment » déclarait  récemment Michel André, président d’Ecominéro.

En savoir + www.ecominero.fr


EN CHIFFRES
Prévention et valorisation des déchets du BTP : état des lieux 2022

Si logiquement la reprise de l’activité du BTP a entraîné une hausse du gisements de déchets produits, comparés à 2020, les taux de performance de la filière sont en léger retrait mais demeurent à des niveaux plus élevés que sur la période 2016-2019.
Selon la dernière étude de 2022 faite par la CERC Auvergne-Rhône-Alpes concernant la gestion des déchets du bâtiment et des Travaux Publics, le volume des déchets et matériaux sur les chantiers en 2021 est toutefois en baisse. La performance globale de tous types de déchets combinés atteint 85%. Le taux de recyclage des déchets inhérents représente 72% du potentiel recyclable soit +5 points par rapport à 2019. Le maillage des installations semble avoir résisté à la crise économique avec un maintien de 714 avec une répartition stable sur le territoire régional.
Source CERC Auvergne Rhône-Alpes


Le couplage de l’activité de recyclage avec une activité de réaménagement de carrières semble avoir progressé passant de 88 en 2022 contre 83 en 2019.

Des objectifs ambitieux

Adopté en 2019, le plan régional de prévention et de gestion des déchets prévoit une valorisation mature de 70% des déchets non inertes et 78% des déchets inertes d’ici 2031.


INITIATIVE
Un outil digital pour améliorer le tri des déchets inertes du BTP

Une formation gratuite, en gestion libre, 10 épisodes de 15 minutes,
à chaque session, une introduction des notions, un jeu et un quizz…
Laurent Eisenlohr, chef de groupe économie circulaire et matériaux chez Cerema, revient sur le module e-learning, à destination notamment de la maîtrise d’ouvrage publique, créé grâce un accord de filière par l’UNICEM et la FRTP Auvergne–Rhône-Alpes.

Laurent Eisenlohr,
chef de groupe économie circulaire et matériaux Cerema

Comment et pourquoi a été créé ce module de formation e-learning autour de l’économie circulaire ?
“Le degré d’engagement des collectivités dans l’économie circulaire s’est beaucoup accentué ces dernières années. Il y a de l’ambition, de l’envie, c’est récent et ça passe beaucoup par de l’information et de la formation. De fait, les outils déployés dans le BTP se développent petit à petit. Sollicité par la FRTP et l’UNICEM Auvergne – Rhône-Alpes, l’ambition a été de mettre à disposition des entreprises, gestionnaires d’installation de déchets et collectivités locales, une formation e-learning qui permet à différents acteurs de monter en compétence. Sur la plateforme, un tronc commun est accessible avec différentes thématiques, réglementaires mais aussi la prise en compte de l’impact sur l’environnement, la maîtrise des filières avec toujours en ligne de mire la prévention et gestion des déchets. Réglementation, responsabilité des différents acteurs, réduction des impacts, cette formation intègre aussi des sujets comme le transport de déchets d’un chantier vers une installation de traitement, le matériel, les machines pour transformer un déchet en produit… Le choix du e-learning a été fait pour permettre une certaine liberté avec des personnages animés, une partie connaissance, des retours possibles et un quizz pour vérifier l’acquisition des bonnes compétences.
Une formation qui a aussi été déployée en présentiel
Effectivement, à la demande de la filière, le Cerema a déployé cette formation en présentiel. Nous avons réalisé trois interventions sur-mesure à Lyon, Clermont-Ferrand et Grenoble auprès des collectivités locales. Des interventions qui pourront être réitérées en présentiel en fonction de la demande. Une occasion de faire tous les modules en une journée et de profiter de l’expertise du Cerema pour poser toutes les questions aux experts.


ZOOM SUR…
Des citoyens “Sentinelles” de la nature

A l’heure où le numérique accélère les interactions et l’information, les Sentinelles de la Nature se sont données pour ambition de créer la première communauté citoyenne connectée, partout en France.  Leur ambition : géolocaliser les dégradations des milieux naturels, les résoudre et promouvoir les pratiques vertueuses.

Les Sentinelles de la nature sont nées en 2015 en Isère d’un projet associatif porté par France Nature Environnement. Le dispositif : une carte interactive et participative qui permet à tout un chacun de signaler des atteintes ou initiatives favorables à l’environnement. 
Depuis 2021, tout le territoire français est couvert par les Sentinelles.
Au-delà de leur action de veille, les Sentinelles de l’environnement travaillent, par leur implication, à favoriser le développement d’initiatives en faveur de la nature et l’environnement. Devenir “LA” civic-tech de la transition écologique à horizon 2023 reste un des objectifs du dispositif.


Une appli de terrain
En 2018, pour compléter le dispositif, une appli voit également le jour pour signaler des atteintes ou des initiatives positives directement sur le terrain, même sans connexion. 

Environnement

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Savoir préserver l’eau

AU SOMMAIRE :

L’exploitation de carrières, activité industrielle exercée dans le milieu naturel, peut avoir des impacts positifs, neutres ou négatifs sur les ressources en eaux superficielles et souterraines, et sur les milieux naturels associés : milieux alluviaux, zones humides. Quel est le rôle des carrières dans ce schéma ? Comment les collectivités et la filière travaillent de concert pour préserver cette ressource minérale ?


Martial Saddier, président
du comité du bassin Rhône-Méditerranée.

Des objectifs ambitieux

Martial Saddier,  président 
du comité du bassin Rhône-Méditerranée.

“La filière peut sensibiliser ses adhérents sur les impacts potentiels de l’activité et diffuser les bonnes pratiques”
Martial Saddier, président
du comité du bassin
Rhône-Méditerranée.

Le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) planifie pour 6 ans les grandes priorités pour la gestion de l’eau et des milieux aquatiques dans les bassins versants du Rhône, de ses affluents et des fleuves côtiers méditerranéens, qui forment le grand bassin Rhône-Méditerranée. Quels sont les grands enjeux de celui mis en place pour 2022-2027 ?

Le SDAGE 2022-2027 du bassin Rhône-Méditerranée, adopté à l’unanimité par le comité de bassin le 18 mars 2022, fixe un objectif ambitieux de reconquête du bon état des eaux, avec notamment 67 % de cours d’eau, lacs, lagunes en bon état écologique d’ici 2027. C’est une augmentation de presque 20 points par rapport à l’état évalué en 2019.
Il met également le cap vers le bon état chimique pour 97 % des milieux aquatiques et 88% des nappes souterraines, et le bon état quantitatif pour 98 % des nappes.
Pour y arriver, neuf orientations fondamentales traitent les grands enjeux de la gestion de l’eau. Elles visent à économiser l’eau et s’adapter au changement climatique, réduire les pollutions et protéger notre santé, préserver et restaurer les cours d’eau en intégrant la prévention des inondations, et préserver les zones humides, la mer Méditerranée et la biodiversité. Ces objectifs ne peuvent être atteints sans une organisation adaptée et une concertation entre tous les acteurs concernés.

“Objectif : 67 % de cours d’eau, lacs, lagunes en bon état écologique d’ici 2027”

La gestion de l’eau reste une priorité, comment les évolutions climatiques ont-elles été prises en compte ?

Le bassin Rhône-Méditerranée a été le premier bassin à définir sa stratégie pour s’adapter au changement climatique, en adoptant un plan de bassin d’adaptation au changement climatique (PBACC) en 2014.
Un large panel de solutions avait été défini et mis en œuvre, avec le soutien financier de l’agence de l’eau. `
Le SDAGE 2016-2021 avait particulièrement insisté sur la nécessité d’élaborer, sur les 40% de territoires du bassin Rhône-Méditerranée où la ressource en eau est en tension, des plans de gestion de la ressource en eau (PGRE). Il s’agit désormais, dans un contexte où le changement climatique s’accélère et où ses conséquences sur l’eau sont de plus en plus perceptibles, de poursuivre la mise en œuvre de ces projets de territoire et d’en élaborer de nouveaux sur les territoires particulièrement vulnérables au changement climatique.
Afin de renforcer l’action, le PBACC est actuellement en révision sous l’autorité du comité de bassin, pour une adoption prévue à mi-année, afin d’agir plus vite, plus fort, partout où c’est nécessaire.

“Élaborer sur les territoires en tensions des plans de gestion de la ressource en eau”

“La filière a un rôle important à jouer”

L’exploitation de carrières peut avoir un impact sur les ressources en eaux superficielles et souterraines. Quel est selon vous le rôle d’une filière comme celle des producteurs de matériaux minéraux dans ce schéma ?

Le SDAGE 2022-2027 est le fruit d’une intense concertation, pendant plus de 2 ans. La filière des carrières y a activement contribué, tant dans le cadre du comité de bassin au sein duquel elle est représentée, que dans le cadre de réunions techniques de concertation et de la consultation réglementaire des assemblées et du public.
Un enjeu fort du SDAGE sur lequel la filière est particulièrement concernée est celui de la préservation, en qualité et en quantité, des ressources stratégiques pour l’alimentation en eau potable que le SDAGE identifie.
Certaines pratiques peuvent en effet fragiliser la protection naturelle dont ces ressources en eau bénéficient (perturbation ou suppression de la couverture de sols ou minérale les protégeant).
La filière a un rôle important à jouer pour, d’une part, sensibiliser ses adhérents sur les enjeux de l’eau et les impacts potentiels de l’activité et, d’autre part, diffuser les bonnes pratiques, tant en termes d’implantation ou d’extension de carrières qu’en termes d’exploitation, pour éviter ou réduire ces impacts.
L’élaboration ou la révision des schémas régionaux de carrière peuvent aussi être l’occasion de définir des dispositions permettant d’assurer la compatibilité de l’implantation et de l’exploitation de carrières avec cet objectif de préservation des ressources stratégiques.

Gestion des eaux dans les carrières
un circuit vertueux

L’eau nécessite la plus grande des attentions pour des raisons écologiques bien sûr, mais aussi économiques. En France, on dénombre environ 3 300 carrières, dont près de 1 750 procèdent au lavage des matériaux pour leur production (source Unpg). Un procédé néanmoins indispensable pour supprimer les particules fines contenues naturellement dans certains gisements.


LE SAVIEZ-VOUS ?


La vigilance accrue de la profession lui a permis de réduire de 20% sa consommation d’eau par m3 de Béton Prêt à l’Emploi par rapport à l’exigence réglementaire.


Depuis plusieurs années, sa gestion et sa consommation en carrières est réglementée par l’Union européenne notamment avec un plan d’action pour la sauvegarde des ressources en eau de l’Europe lancé en 2012. Optimiser la consommation d’eau en misant sur un recyclage efficace est une des premières priorités des carrières.  L’eau est recyclée par différentes méthodes : décantation naturelle, clarification, bassin avec curage régulier…
Utiliser une eau non potable issue par exemple d’un bassin de forage est aussi un procédé qui peut être utilisé.  Une fois traitées, les eaux rejetées à l’extérieur du périmètre autorisé font l’objet d’une surveillance stricte. 

La réglementation des eaux en carrière en trois points
– Le rejet eaux de procédé des installations de traitement des matériaux est interdit à l’extérieur du site autorisé.
– Les eaux de process doivent être intégralement recyclées.
– Le circuit de recyclage doit empêcher toutes pollutions accidentelle.

Les carrières créatrices de zones humides

La filière est une source constante de création de zones humides. En effet, lorsque la carrière est en cours d’exploitation, elle crée des zones peu profondes où l’eau va s’installer parfois durablement. Explications.


Les zones humides sont parmi les milieux les plus riches au monde. Elles sont le berceau de la diversité biologique et fournissent l’eau et la productivité primaire. La survie d’un nombre incalculable d’espèces de plantes et d’animaux en dépend. Au-delà de son rôle de préservation des espèces, elles contribuent également à la qualité de la ressource en eau par leurs effets auto-épurateurs, par leur rôle de stockage. Les zones humides pondèrent très efficacement les effets dévastateurs des crues, par le renouvellement des nappes phréatiques et la rétention des matières nutritives dans les plaines d’inondation. L’extraction de matériaux dans les carrières alluvionnaires, et les travaux de réaménagement, créent des étendues aquatiques et des milieux humides plus ou moins inondables. Ces espaces sont colonisés par une faune et une flore souvent menacées par la disparition des zones humides « naturelles ». En 2015, une étude bibliographique et la synthèse des résultats de 17 expertises écologiques ont permis d’évaluer l’intérêt des zones humides issues de carrières alluvionnaires, en particulier sur le plan de la biodiversité.

Pour en savoir +

De l’écopôle du Val d’Allier …

En Auvergne, près de Clermont-Ferrand, l’Ecopôle du val d’Allier est un parfait exemple d’un aménagement concerté entre acteurs (exploitants, collectivité et associations) pour créer un nouvel espace. Sur site d’environ 140 ha situé aux portes de l’agglomération Clermontoise, il est composé d’anciennes gravières. D’importants travaux écologiques réalisés en partenariat avec la LPO Auvergne ont permis de favoriser le retour de la biodiversité sur cet ancien site industriel. Berges en pente douce, vasières, îles et hauts fonds… Plusieurs années d’une gestion appropriée ont permis à la flore et à la faune de recoloniser progressivement cet étang. Ce site emblématique de la transition écologique a pour vocation de devenir un lieu pédagogique conciliant activités humaines et protection de l’environnement.
En savoir +


UNE REMARQUABLE TRANSITION ECOLOGIQUE

Fruit d’un partenariat étroit entre les carriers, la LPO Auvergne et les élus, d’importants travaux de réhabilitation écologique sont menés depuis les années 2000. Peu à peu, la nature reprend sa place et plus de 200 espèces d”oiseaux y vivent. De plus de 130 hectares aux milieux naturels variés ce site est labellisé Espace Naturel Sensible.


… Au recalibrage de la Veyle

Côté Rhône-Alpes, dans le secteur de Saint-Denis-lès-Bourg (dans l’Ain), la Veyle qui avait subi des « recalibrages » a été dérivée afin de lui permettre de longer, trois grands plans d’eau consacrés aux loisirs, à la pêche, à la faune et à la flore. Les travaux ont permis à la rivière de retrouver ses caractéristiques d’avant-guerre. Du fait de la pente assez forte, de la sinuosité et de l’alimentation abondante en eaux fraîches des nappes, elle va retrouver son fort potentiel écologique. Un projet mené par le Groupe Vicat, ce qui leur a valu de remporter le prix Environnement / Catégorie : Réaménagement du concours de l’UEPG en 2013.

L’eau dans la fabrication du Béton Prêt à l’emploi  :
Une utilisation comptée et réglementée


“Les producteurs de BPE s’inscrivent dans une politique zéro rejet. Chaque flux d’eau est déclaré à l’agence de l’eau et peut être soumis à contrôle. Le cycle reste très vertueux car toute l’eau approvisionnée est soit consommée soit recyclée. A noter que chaque unité de fabrication est soumise à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement 2518 avec un maximum autorisé par arrêté.”

Pierre-Antoine d’Argento
Délégué Régional Centre Est du Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi (SNBPE)

Le béton, mélange de sables, de graviers, de ciment, d’eau et d’adjuvants est logiquement un “consommateur” d’eau. Pour produire du BPE l’eau est issue de trois sources : l’eau de réseau, de forage ou de surface. Ces trois sources sont introduites directement par adduction dans le procédé de production du béton mais également pour laver les équipements, le malaxeur ou encore les camions. Enfin, une partie partira également sur chantiers dans les bonbonnes des camions pour le nettoyage de l’équipement de livraison.

2 à 5 bassins de décantation par unité de fabrication

“L‘eau est contenue dans la zone “procédés” pour être récoltée dans des bassins de décantation. On compte de deux à cinq bassins de décantation par unité de fabrication. Ces bassins vont servir à recycler l’eau qui sera ensuite contrôlée avant de repartir dans le circuit de production” précise Pierre-Antoine d’Argento. A noter que si cette préoccupation de gestion est intégrée depuis longtemps par la filière, elle a été renforcée par la réglementation de 2011 pour les sites soumis à déclaration et à enregistrement par le régime des ICPE. Depuis, tout est comptabilisé au prélèvement pour être déclaré, ce qui oblige chaque producteur à faire un état des lieux très précis de l’utilisation des ressources en eaux et de ses flux sur chaque site.


Construire un avenir durable

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Concilier l’approvisionnement durable des territoires en matériaux minéraux et la préservation de l’environnement reste une des ambitions premières des entreprises de l’Unicem. En Auvergne-Rhône-Alpes, les professionnels des industries de carrières et de matériaux de construction ont à cœur de répondre aux grands enjeux environnementaux en proposant des solutions durables et responsables. Des engagements sur lesquels elle fait figure de référence pour de nombreux secteurs industriels grâce à ses partenariats, à son association Unicem entreprises engagées, à son label RSE, à ses chantiers nature, à son approche de l’économie circulaire, ou encore à sa démarche environnement “Cap Environnement”. Dans ce dossier, découvrez comment l’Unicem Aura s’engage au quotidien pour l’environnement.

AU SOMMAIRE  :

1. Viser plus haut avec des partenariats locaux renforcés :
Préserver les activités agricoles
Travailler avec les bureaux d’études
Et au niveau national
2.Unicem entreprises engagées : l’environnement comme credo
1500 sites adhérents nationaux en 2021
De la démarche Cap Environnement à la RSE
3.Labellisation RSE : Un pas de plus pour accompagner les entreprises
Donner le cap avec la démarche RSE
4.Des chantiers nature solidaires
Préserver et restaurer les milieux naturels

Des partenariats locaux renforcés

Préserver les activités agricoles

Fin 2021, l’Unicem Auvergne-Rhône-Alpes et la Chambre régionale d’agriculture ont signé une convention de partenariat. Un engagement clair qui marque une volonté commune de préserver les activités agricoles et de carrières sur les territoires émanation d’une des orientations du Schéma régional des carrières. Un partenariat qui comprend également un modèle de convention d’engagement volontaire qui peut être utilisé par les adhérents de l’Unicem pour conventionner avec une chambre départementale d’agriculture lorsqu’un projet de carrière prévoit un réaménagement agricole. Cette action répond au double enjeu : pourvoir aux besoins locaux en granulats des territoires en Auvergne-Rhône-Alpes et assurer une agriculture de qualité.

En savoir +
https://www.unicem.fr/2021/12/09/lunicem-aura-signe-une-convention-de-partenariat-avec-la-chambre-regionale-dagriculture/


Travailler avec les bureaux d’études

L’Unicem Auvergne Rhône-Alpes et 17 bureaux d’étude spécialisés en écologie ont signé  une charte d’engagement. Cette charte est un outil d’encadrement des relations entre le bureau d’études écologue et le carrier, dans le cadre des dossiers de demande d’autorisations des sites de carrières qui sont soumis au régime des ICPE (installations classées pour l’environnement).
Objectif : préserver la faune et la flore d’un territoire où un projet de carrières est en route. Cette analyse porte sur 3 périmètres : l’emprise même du projet, les abords immédiats et les espaces périphériques susceptibles d’être affectés par le fonctionnement de l’installation. Soixante points d’engagement composent cette charte sur lesquels bureaux d’études et carriers peuvent s’appuyer pour assurer une collaboration en toute sérénité.

En savoir +

https://www.unicem.fr/2021/06/28/17-bureaux-detudes-et-lunicem-aura-signent-une-charte-dengagement/


Et au niveau national

Du Muséum National d’Histoire Naturelle à l’Ademe

Depuis de nombreuses années, L’Unicem multiplie les collaborations avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) pour la rédaction de guides pratiques comme le «guide des méthodes de diagnostic écologique des milieux naturels », réalisé à l’initiative de l’UNPG (Union nationale des producteurs de granulats) et mené en concertation avec l’Association Française Interprofessionnelle des Écologues (AFIE). Des connexions sont aussi régulièrement faites avec des chercheurs universitaires.  

L’Ademe est aussi un partenaire de choix  pour progresser sur une palette très large d’enjeux comme, entre autres, les émissions de gaz à effet de serre ou la formation sur la performance énergétique au sein des carrières ou la qualité de l’air.

Unicem entreprises engagées : l’environnement comme credo

1600 sites mobilisés

“ UNICEM entreprises engagées » est une association créée en 2017 par l’Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux. Animée par un comité national et des comités régionaux, l’association regroupe les adhérents à ces démarches de progrès”.

Sa vocation : piloter les démarches Charte environnement et Charte RSE. Ses objectifs : encourager les entreprises à intégrer le développement durable au sein de leurs activités grâce à des référentiels pragmatiques et solides et les accompagner dans cette démarche. Les moyens mis en œuvre par l’Unicem pour atteindre ces objectifs lui ont valu d’être sélectionnée pour participer à l’expérimentation nationale sur les labels RSE sectoriels. A ce jour, on compte plus de 350 entreprises et 1600 sites industriels mobilisés. 

En savoir +
https://www.unicem.fr/accueil/industrie-responsable/unicem-entreprises-engagees/

De la Charte Environnement  à la démarche RSE

Créée en 2004 par l’Unicem, la Charte Environnement des industries de carrières appelle les industriels adhérents à déployer sur leurs sites une démarche de progrès continu en matière d’environnement.
Depuis 15 ans, les sites ont réduit leurs impacts grâce à de nombreux réaménagements exemplaires, ils apportent une contribution écologique positive au territoire en termes de biodiversité et d’économie circulaire. 

En 2017 pour assurer une continuité, l’Unicem  met en place la Charte RSE. Une démarche qui  favorise l’intégration de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans la stratégie et les pratiques des acteurs de la filière. Dans un premier temps déployé au sein des entreprises productrices de béton prêt à l’emploi, le référentiel Charte RSE s’est ensuite étendu à l’activité extractive. Cette démarche de progrès fait de plus en plus d’émules chez les adhérents, grands groupes et PME.

Labellisation RSE : Un pas de plus pour accompagner les entreprises

Donner le cap avec la démarche RSE

Lors de sa dernière assemblée générale, Unicem entreprises engagées a dévoilé une feuille de route particulièrement ambitieuse.

Objectifs : renforcer la mobilisation autour de la RSE et obtenir la reconnaissance du label sectoriel RSE souhaitée par la profession et inciter toujours plus les entreprises, notamment les PME/ TPE à se lancer dans la démarche et valoriser les entreprises engagées.

Durant ces derniers mois, UNICEM entreprises engagées a lancé des actions de sensibilisation pour les entreprises non adhérentes afin de les inciter à rejoindre la démarche label RSE UNICEM.  Aujourd’hui, une trentaine d’entreprises réparties sur toute la France ont participé à ces ateliers de sensibilisation et bénéficié d’un accompagnement individuel. Une grille d’autodiagnostic RSE facile à utiliser pour aider les PME à se situer et à identifier des axes de progression a été mise en place. Deux webinaires avec pour thèmes : « La RSE, levier de performance et de rentabilité » et « Valoriser la RSE dans ses relations commerciales » ont été organisés.

Des actions destinées aux entreprises adhérentes à l’association ont aussi vu le jour avec la mise en place d’un programme de formation mais aussi la création d’un guide sur la valorisation des bonnes pratiques RSE qui sera disponible à la fin de l’année et fait suite au guide pratique pour les PME et les TPE  « La RSE en 10 étapes ».

Des chantiers nature exemplaires

Préserver et restaurer les milieux naturels

En 2021, le Comité Régional de l’Unicem Entreprises Engagées(UEE) Auvergne Rhône-Alpes a mis en place un évènement phare de l’association : les chantiers nature. 

Le principe : sur une journée, ces chantiers consistent à réunir les adhérents d’UEE et des membres d’association pour la protection de l’environnement afin de réaliser un chantier commun qui servira à la faune et la flore locale. 

Ces travaux menés ont permis une nouvelle fois de renforcer le lien avec le CEN Rhône-Alpes, avec qui un partenariat a été signé pour mettre en valeur l’Espace Naturel Sensible « les anciennes carrières de Villebois » dont le CEN à la gestion.

Des rendez-vous exemplaires qui permettent de nouer un dialogue durable avec la LPO délégation Auvergne, un lien étant déjà présent côté Rhône-Alpes avec la mise en place d’une convention de partenariat.